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En Corse, les premières galettes d’hydrocarbures se sont échouées sur la plage de Solaro

Cette pollution est due au probable dégazage sauvage d’un navire. « Les résidus sont répartis sur environ 500 mètres de long et 50 centimètres de large de manière discontinue », a précisé la préfecture de la Haute-Corse. 

Le Monde avec AFPPublié aujourd’hui à 11h34, mis à jour à 14h50 

Temps de Lecture 2 min. 

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Des pompiers ramassent des galettes d’hydrocarbures sur la plage de Solaro (Haute-Corse), le 14 juin 2021.
Des pompiers ramassent des galettes d’hydrocarbures sur la plage de Solaro (Haute-Corse), le 14 juin 2021. PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

En combinaisons blanches, des pompiers ont ramassé, lundi 14 juin, de petites galettes d’hydrocarbures sur une plage de l’est de la Corse, trois jours après la découverte d’un probable dégazage au large d’un navire toujours recherché par les enquêteurs.

Depuis le repérage de cette pollution vendredi lors d’un exercice militaire aérien au large de la Corse, des moyens aériens, maritimes et terrestres ont été engagés pour tenter de nettoyer les résidus d’hydrocarbures, alors que débute la saison touristique sur l’île de Beauté. Lundi, des hélicoptères ont poursuivi la traque des nappes huileuses en mer.

Les boulettes d’hydrocarbures échouées sur la plage de Solaro, à la limite de Solenzara, station balnéaire de la côte orientale, ont été signalées dimanche soir aux autorités. « Cela ressemble à des petites pierres noires, rien de bien important et imposant. Par contre, il y en avait énormément sur la plage », a relaté lundi Ange-Toussaint Gambini, chef de section de la sécurité civile de Corte.

Les zones polluées étaient quadrillées et interdites d’accès par les gendarmes, notamment l’entrée d’un camping donnant sur la plage. Vers 12 heures, tous les résidus avaient été retirés, a annoncé la préfecture de Haute-Corse sur Twitter.

[Pollution Maritime] Les résidus découverts hier soir sur la plage de Solaro ont été retirés. Les reconnaissances s… https://t.co/Aw3dniRysh— Prefet2B (@Préfet Haute-Corse) 

Présent sur les lieux, le préfet François Ravier a annoncé une « surveillance de toutes les plages, au-delà de celle de Solaro, sur un linéaire de 30 km », rappelant que l’accès aux plages et la baignade étaient interdits dans les communes du sud de la Haute-Corse.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Surchauffe, acidification, asphyxie, pollution, algues… L’état de l’océan continue de se dégrader à grande vitesse

Plusieurs tonnes de résidus récupérées

En mer, la surveillance reste active, au moyen de deux hélicoptères de la sécurité civile et de la gendarmerie, d’un avion de la marine nationale et de cinq bateaux qui seront rejoints par un remorqueur d’Ajaccio dans la journée. Plusieurs tonnes d’hydrocarbures ont déjà été récupérées dans le week-end, mais la « pollution est de plus en plus morcelée et dispersée », a rapporté la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée. « Ce matin, nous avons vu des tâches huileuses et des microboulettes qui demandent des investigations », a fait savoir, à la mi-journée, la préfecture maritime.

Les nappes repérées au début de l’épisode de pollution dérivent toujours vers le Sud, a ajouté la même source, « et on a l’impression qu’on va devoir se rapprocher des côtes »« On récupère tout ce qu’on voit émerger, mais une partie de la pollution peut être entre deux eaux ou au fond de la mer », a détaillé la préfecture maritime.

La traînée d’hydrocarbure était visible du ciel, le 12 juin 2021.
La traînée d’hydrocarbure était visible du ciel, le 12 juin 2021. AFP PHOTO / MARINE NATIONALE

Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, compétent pour les affaires de pollution maritime sur le littoral méditerranéen français, qui a assuré lundi dans un communiqué que tout était « mis en œuvre pour identifier le commandant et la compagnie responsables de cette pollution ». Selon le parquet, « le criblage a permis d’identifier un certain nombre de navires suspects et les vérifications sont en cours ». Samedi sur Twitter, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, a demandé de « sanctionner lourdement les auteurs et responsables » de cette pollution.

Dans le passé, plusieurs commandants de bateau ayant procédé à des dégazages sauvages en Méditerranée ont été condamnés. En 2016, la justice avait condamné à une amende de 500 000 euros la Compagnie tunisienne de navigation pour un dégazage commis en 2009 par l’un de ses ferrys. En 2008, le capitaine italien d’un vraquier, qui avait procédé à un dégazage sauvage au sud de Toulon dans les eaux territoriales françaises en 2003, avait même été condamné à six mois de prison avec sursis. Fin 2018, des plages du Var avaient été lourdement polluées par des hydrocarbures après la collision de deux navires au large de la Corse.